Aujourd'hui, avec la mondialisation, nous vivons dans une époque de l'hyper : hyper-marchés, hyper-entreprises, hyper-consommation, hyper-connexions, hyper-individualisme, hyper-villes, hyper-bidonvilles, hyper-riches, hyper-pauvres... le tout à vitesse grand V. Alors oui, ce progrès nous a permis d'accomplir de grandes avancées dans de nombreux secteurs, mais il nous a aussi fait perdre pied avec ce que nous avons de plus précieux, ce qui nous porte depuis toujours et que nous détruisons si rapidement aujourd'hui, notre rapport à la terre.
La culture alimentaire dépend d'un sol, d'un climat, d'une histoire, d'un tempérament et d'un sens de l'appartenance, elle façonne nos territoires et participe à nos identités. En étant locavore, on ne cherche pas à reculer sur le train des avancées, mais plutôt à en modifier la course, à être créatif et en avance sur le progrès lui-même.
En France, notre culture culinaire est plus ancrée notre territoire que dans bien d'autres pays, tels les Etats-Unis. Ce qui ne nous empêche pas, au contraire, d'être soucieux de la façon dont nous pouvons préserver traditions et savoir-faire !
La mondialisation et l'uniformisation du monde...
Les préceptes du libre marché et de la mondialisation ont permis à de nombreux pays de se développer, mais ils ont aussi entraîné un accroissement du fossé séparant les plus riches des plus pauvres (au niveau des états comme au niveau des personnes).
La mondialisation a aussi engendré une uniformisation du monde. N'est-il pas étrange, en effet, de trouver en tout coin de la planète des restaurants identiques, des marques et des logos similaires, enlevant à l'authentique et à la culture leurs raisons d'être?
La mondialisation engendre un nivellement des goûts, une destruction de la biodiversité, des dégâts environnementaux, et de nombreux paradoxes économiques.
Les préceptes du mode de pensée des locavores sont simples et découlent directement des excès de la mondialisation : ils cherchent à défendre les traditions culinaires locales et incitent à réfléchir à réfléchir aux impacts globaux de nos modes de vie, à retrouver une agriculture digne de ce nom, à recréer des liens sociaux plus forts, et à réfléchir aux manières de relocaliser notre économie, alimentation et savoir-faire compris.
L'uniformisation du monde touche aussi nos campagnes et l'apparence même de nos territoires : il est donc indispensable de préserver nos terroirs et nos régions en faisant reculer l'agriculture intensive, premier maillon de la longue chaîne de la "malbouffe".
La "malbouffe" et l'hyper-alimentation
Vous êtes-vous déjà demandé en retournant un paquet de gâteaux pourquoi un des ingrédients était l'huile de palme ? Saviez-vous que le maïs, le soja, ou bien encore l'huile de palme sont omniprésents dans notre alimentation ? Si vous répondez par la négative, je vous laisse lire la suite.
Ces aliments sont présents dans le sirop de glucose à haute teneur en fructose, la lécithine, l'acide citrique, le maltodextrine, le sorbitol et autres gommes de xanthane. Si bien que notre consommation de sucre s'est largement accrue ces derniers temps à tel point que l'on nous recommande désormais de bouger sous chaque publicité vantant les qualités d'un produit alimentaire. Autant dire que l'amélioration du niveau de vie s'accompagne de phénomènes qui laissent songeurs en matière de qualité de vie et de santé et que le fait de bannir ne permet pas non plus de fonder une culture alimentaire et culinaire.
En réalité, l'école nous apprend toute sorte de choses indispensables (lire, écrire, compter), mais pas à consommer : si une formation en consommation existait, on apprendrait sûrement le "savoir-manger" et à acheter pour vivre, et non l'inverse.
En somme, vous le comprendrez rapidement : réfléchir à son mode de consommation et entreprendre de manger local, c'est essayer de retrouver ses racines via ce que l'on ingère, redécouvrir les saisons et les saveurs, reprendre une autonomie sur ce qui nous nourrit au quotidien, et prendre le temps également, que l'on perd si souvent.
Pour les locavores, il ne s'agit pas de rester arc-bouter sur une notion de "boycott" mais de "réenchanter l'alimentation" . Il s'agit aussi de comprendre que "manger mieux" ne rime pas avec "dépenser plus". Manger local et de saison, c'est aussi manger différemment, ne plus être tenté par des "cochonneries", réduire le gaspillage, et finalement dépenser moins -ou pas plus qu'avant- la plupart du temps.
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